Bernard Baralle était enseignant à la retraite.
Plusieurs fois primé aux Rosati d'Artois et Ménestrels de France, il se consacrait à l'écriture, à la poésie et au patois du Nord-Pas-de-Calais.
Enseignant à Dechy, il rédige D'chy, histoire d'un villach d'ichi.
Dans les années 1980, à l'époque où le picard n'était toujours pas mis en avant, il est le co-fondateur et le trésorier de l'association de théâtre patoisant L'Académie des Tiots Pères rassemblant près de quatre-vingt membres et dont le but était de faire la promotion du picard en organisant des spectacles dans la région en compagnie notamment de Michèle Descatoire, André Dufour... Il y écrira des textes courts qui seront interprétés, et y collectera des expressions populaires.
Bien qu'habitant à Ecaillon mais ayant grandi à Lewarde, il rédigera Conte d'el rue d'ech melin, et L'Warte, min villache, une monographie sur le village natale de Lewarde, mais surtout Proverbes et expressions du Nord-Pas-de-Calais en Patois, devenu un ouvrage de référence, tiré régionalement à 10 000 exemplaires. Il met en forme le témoignage d'Henri Lengrand, mineur de fond et syndicaliste qui sera titré Henri, mineur, dit Caraco en 2003. Son enfance et son adolescence sont évoquées dans Ch'Dortoir, son dernier ouvrage, paru en avril 2007.
Passionné de peinture, peintre-paysagiste lui-même, il créait l'opération Peintre dans la rue dans le village de Lewarde, animait l'atelier artistique de l'Amicale Laïque de Somain dans une ambiance des plus conviviales. Il exposait annuellement ses peintures à l'huile, réalisée souvent en Bretagne, au Café de l'Horloge à Douai. Personnage des plus chaleureux, il président l'association de pêche universitaire de Rumeaucourt, grâce à laquelle chacun pouvait venir goûter les joies d'une immersion dans la nature.
Des gens, au travers de la région, lui envoyaient des expressions populaires. Il travaillait alors sur une suite à apporter à la collecte des proverbes en patois quand la maladie l'emporta le 16 décembre de l'année 2007.
On perd quelqu'un... Un pur, une âme de la région, ayant toujours le désir de transmettre, en bon enseignant qu'il était, témoignait Guy Dubois. Quelqu'un de chaleureux et ouvert qui me communiquait ses multiples passions : l'archéologie, l'histoire, le folklore, la linguistique, la peinture et... la pêche, dit son éditeur Patrice Dufossé.